Immobilier : le retour des primo-accédants se dessine

actualité-immobilier-retour-des-primo-accédants

La part des primo-accédants dans le total des acquéreurs immobiliers a plus ou moins fortement progressé chez certains courtiers. Cette catégorie d’emprunteurs profite de la stabilisation des taux de crédit.

La perspective d’une hausse des taux d’intérêt de crédit les avait fuir le marché immobilier. S’apercevant que les taux sont finalement stables depuis trois mois, les primo-accédants (personnes qui acquièrent pour la première fois un logement ou qui deviennent pour la première fois propriétaire de leur résidence principale) tentent un retour.

Leur part dans le total des acquéreurs immobiliers représentait 55% des transactions réalisées au mois de juillet par l’un des principaux courtiers en crédit immobilier, Cafpi, contre 42% en juin. Malgré la hausse des prix immobiliers, notamment à Paris, leur pouvoir d’achat a progressé. Leur emprunt moyen est ainsi passé, sur 236 mois (près de 20 ans), de 197.893 à 208.150 euros, soit une hausse légèrement supérieure à 5%. Conséquence: l’effort consenti pour emprunter augmente aussi (de 4,54 ans de revenus en juin à 4,66 ans de revenus en juillet). Le constat est identique du côté d’Empruntis, même si la hausse est plus faible: le volume de primo-accédants a augmenté de 3,6% en juillet par rapport au mois de juin.

De nouvelles envolées des prix immobiliers sont à craindre.

Mais l’un comme l’autre restent mesurés, même si une inflexion de courbe, aussi légère soit-elle, est toujours importante à signaler. «Nous restons sur des mouvements légers qui, pour l’instant, n’ont pas d’impact fort sur les prix», relativise Cécile Roquelaure, d’Empruntis. «La catégorie des primo-accédants reste fragile car elle se voit de plus en plus exclue des grandes villes et des zones tendues à cause de la double hausse des taux et des prix, prévient Philippe Taboret, directeur général adjoint de Cafpi. La preuve: les intentions d’achat des primo-accédants ne cessent de reculer (-14% sur ces deux derniers mois). Ces derniers ne bénéficient, en effet, plus de l’aspiration forte liée au prêt à taux zéro, constatée l’année dernière. «On peut également imaginer qu’une partie de la demande ne se lance plus aujourd’hui car elle pense que les conditions ne sont plus réunies ou qu’elle n’en a plus les moyens», explique Cécile Roquelaure.

Autrement dit, ce retournement de tendance demande confirmation. Il faudra donc être attentif aux chiffres publiés par les courtiers en crédits immobiliers. «L’année dernière, nous avions eu un mois d’août complètement atypique avec une demande forte», rappelle Cécile Roquelaure. Mais à l’époque, les prix n’étaient pas aussi élevés et les taux encore plus bas qu’aujourd’hui. Il sera donc intéressant de voir si la stabilisation des taux de crédit se confirme et surtout arrive à compenser l’envolée des prix annoncées pour ces prochains mois.

Panier